Le renouveau des patronages, le dossier

Entre éducation et diversité, une mission au service de la société

Les patronages, ces institutions développées par les paroisses ou par les congrégations au cours du XIXe siècle, se proposent d’apporter des réponses aux problématiques liées à l’éducation de la jeunesse. Les « patros » proposent ainsi aux familles d’accueillir leurs enfants, généralement âgés de 3 et 17 ans, sur les temps périscolaires en leur proposant de nombreuses activités artistiques, manuelles ou sportives, tout en y conjuguant une mission d’éducation et d’éveil à la vie spirituelle. Depuis les années 1950, où les patronages connaissaient alors une apogée en France avec 12 000 établissements, leur développement semblait s’essouffler puisque l’on ne comptait à la fin des années 1990 qu’une cinquantaine de patronages. Nous assistons à un renouveau de ces propositions depuis une dizaine d’années. Sur les quelques 2000 structures actives en 2024 dans l’hexagone, six se trouvent sur le territoire du diocèse de Lyon.

Ainsi, la Fondation Saint-Irénée se mobilise depuis 2014 aux côtés des projets de patronages pour soutenir leur élan. A ce jour, les patronages actifs du diocèse sont : Saint-Jean XXIII à Meyzieu, Saint-Jacques dans le 8e arrondissement de Lyon, Saint-Martin à Chasselay, Saint-Joseph à la Mulatière, Oullins, Sainte-Anne des Calades à Villefranche et Sainte-Madeleine aux Charpennes, Villeurbanne. En 2021, la Fondation Saint-Irénée a commandé une étude pour établir les critères d’opportunités et de faisabilité des projets d’ouverture de patronage dans le diocèse, les conditions immobilières, financières, juridiques et de ressources humaines qui garantissent la pérennité du projet, mais également les facteurs de mutualisation des expériences dans le but de répondre aux besoins des familles. Le cabinet KARISM Conseil a conduit cette étude dont nous vous présentons ici les résultats.

Les patronages : une vraie réponse aux défis actuels

Les patronages fournissent une offre bien plus diversifiée que les centres de loisirs « classiques »: c’est un lieu où se mêlent sports, activités culturelles et manuelles, mais aussi ouverture à la vie spirituelle, à la rencontre et au partage. Dans un cadre chaleureux et bienveillant, les enfants développent leurs compétences sociales, qualités intellectuelles et aptitudes à s’émerveiller, s’élever et se poser des questions sur le sens de la vie. Les parents qui, de plus en plus doivent trouver des solutions pour garder leurs enfants en dehors du temps scolaire, peuvent donc les confier aux animateurs diplômés, salariés animateurs ou bénévoles. Cette « mission d’éducation par le jeu » favorise le développement de relations de confiance, de la bienveillance et de l’exigence des jeunes qui apprennent à vivre ensemble dans le respect, le partage et la tolérance. A ce jour, en France, la moitié des patronages sont portés par une paroisse, un tiers par une congrégation et le reste par d’autres structures comme des écoles ou des colonies de vacances. En plus de proposer des jeux, des temps spirituels et diverses activités, les patronages ont aussi une proposition d’aide aux devoirs et de soutien scolaire, des temps très précieux pour les enfants, qu’ils soient en difficulté ou non. Les patronages sont ouverts à tous les enfants indépendamment de leur origine sociale, ethnique ou de leur confession. Souvent localisés dans des quartiers où la mixité est très présente, ce sont de véritables lieux de rencontre interculturelle. Les programmes sont construits pour et par les jeunes, et les familles sont des parties prenantes essentielles des projets éducatifs. Avec un système d’entraide, les enfants plus âgés aident et accompagnent les plus jeunes, partagent avec eux les habitudes de la vie en société, pour les faire grandir vers une prise d’autonomie et de responsabilité en plus d’apprendre à vivre en relation avec les autres et à accepter leurs différences. Véritable porte d’entrée pour l’Eglise, les patronages rendent également un service au public grâce aux accréditations données par la CAF qui leur reconnaît leurs qualités d’accueil et d’éducation. Les patronages reçoivent un accueil chaleureux et sont reconnus pour les missions qu’ils proposent.

« Au sein de nos institutions, nous avons besoin d’offrir aux jeunes leurs propres lieux, qu’ils puissent aménager à leur goût, et où ils puissent entrer et sortir librement, des lieux qui les accueillent et où ils puissent se rendre spontanément et avec confiance à la rencontre d’autres jeunes, tant dans les moments de souffrance ou de lassitude, que dans les moments où ils désirent célébrer leurs joies. Quelque chose comme cela a été réalisé par certains patronages et d’autres centres de jeunesse, qui, dans de nombreux cas, constituent des lieux où les jeunes font des expériences d’amitié et de sentiments amoureux, où ils se retrouvent et peuvent partager la musique, les loisirs, le sport, et aussi la réflexion et la prière. » Pape François, Christus vivit, n°217

Tour d’horizon des patronages existants

En complément des centres de loisirs et autres centres aérés, le patronage propose, à travers des programmes ludiques : du soutien scolaire, du renforcement des acquis, des activités culturelles et manuelles, ainsi qu’une ouverture à la spiritualité pour les enfants qui le souhaitent. Un mot d’ordre : l’accueil inconditionnel des enfants quelle que soit leur religion, en affirmant un accueil inspiré et en proposant des temps spirituels et de réflexion avec les animateurs, qui peuvent être aussi bien des professionnels du métier, des prêtres, des sœurs ou bien des jeunes en service civique par exemple. L’enjeu d’un patronage est de proposer un accueil bienveillant et inconditionnel à tous les enfants, tout en confirmant l’identité chrétienne du lieu et des animateurs. Ces projets s’inscrivent tout à fait dans la posture de la Fondation Saint-Irénée qui est de se situer sur le « parvis de l’Eglise. »

Ainsi, la Fondation Saint-Irénée soutient la création et le développement de patronages. A ce jour, elle a reversé plus de 2 millions d’euros pour cette mission. Découvrez ci-dessous les 6 patronages existants à ce jour et leurs particularités.

Saint Jean XXIII – Meyzieu

Tenu par la communauté Saint-Martin, le patronage est ouvert tous les soirs pour une soixantaine d’enfant et les mercredis et vacances scolaires pour une centaine d’enfants de la première au collège. Ce projet est très intégré à la dynamique de la paroisse. Le patronage accueille autant des enfants des familles proches du patronage que des enfants du quartier, que les bénévoles vont chercher en minibus dans les différentes écoles chaque soir. Le patronage propose un cadre chaleureux et ludique pour toutes les activités proposées.

Site internet : https://www.patronagemeyzieu.com/

Saint Martin – Chasselay

Le patronage de Chasselay est ouvert tous les soirs de semaine sauf le mercredi à une cinquantaine d’enfants du primaire, principalement pour de l’aide aux devoirs et des jeux. Les enfants viennent des deux écoles publique et privée des alentours. Le patronage propose donc aux familles une solution particulièrement adaptée à cette zone rurale.

Contacter le patronage : 06 03 04 92 78

Saint Jacques – Lyon 8 (Boulevard des Etats unis)

Implanté au cœur du quartier des Etats-Unis, dans le 8ème arrondissement de Lyon, le patronage historique de Saint Jacques a évolué avec le temps, en s’adaptant toujours à la population du quartier. En effet, le patronage a été relancé en 2018 pour répondre aux besoins grandissants des familles. A ce jour, près de 280 enfants de primaires sont accompagnés toutes les semaines par les bénévoles et les jeunes en services civiques. Cela représente une vingtaine d’enfants par soir et 50 jeunes les mercredis. Le patronage cherche à ce jour à étendre sa proposition aux collégiens.

Site internet : https://patronagesaintjacques.fr/

Saint Joseph – Pierre-Bénite

Ouvert en 2021, ce jeune patronage, également tenu par la communauté Saint-Martin, est principalement à destination des enfants de primaire, il est ouvert tous les mercredis et un soir dans la semaine. Le patronage est toujours en train de faire les procédures pour entrer dans les règlementations, ce qui est un long travail pour chacune des structures (bâtiment ERP, accès PMR, critères pour la CAF etc).

Contact : patronage@paroisseoullins.net

Sainte Anne des Calades – Villefranche

Le patronage de Villefranche a ouvert ses portes en septembre 2023 et accueille une quarantaine d’enfants les mercredis après-midi et les soirs de semaines. Avec 30 bénévoles, ce projet s’inscrit dans la vie de la paroisse mais également dans la vie du quartier.

Site du patronage : Début du patronage ! | Paroisse Catholique Sainte Anne des Calades (paroissedevillefranche.net)

Sainte Madeleine des Charpennes, Villeurbanne

Ce tout jeune patronage a ouvert ses portes en septembre 2024 et va pouvoir accueillir les jeunes du quartier des Charpennes. Il s’appuie sur un partenariat avec le collège-école Mère Térésa de Villeurbanne qui prête des locaux pour les activités périscolaires.

D’autres solutions plus informelles sont mises en place dans certaines paroisses, comme à Vénissieux qui propose un accueil des collégiens et lycéens les mercredis et vendredis soir, ainsi que les samedis matin, les soirs de semaine à la Croix-Rousse ou encore à Sainte-Marie en Presque-Île où des bénévoles accueillent les enfants du centre-ville de Lyon après l’école.

Pour tous ces projets, la Fondation travaille main dans la main avec le diocèse et notamment la pastorale des jeunes, afin d’accompagner au mieux les porteurs de projets, les paroisses et les structures dans le développement de leur patronage.

Pour soutenir les patronages, vous pouvez faire un don en mentionnant « soutenir l’éducation, les patronages et la famille« .